Aujourd'hui, déjà 1 an jour pour jour que nous partions direction le Maroc. On prévoit donc de faire la Quebrada de las Conchas. Paysage digne d'un Western, nous l'avons arpenté en 2013 et c'est un des plus beaux souvenirs que nous ayons de cette région.

On fait d'abord le plein de gasoil et d'eau à la station YPF du village puis nous voilà partis. La quebrada débute à une vingtaine de kilomètres du village. 

Nous commençons par un spot qui rassemble tous les élément du Far West. Des montagnes rouges aux falaises sculptées par l'érosion du vent et la pluie, des cactus et une chaleure écrasante. Après une petite ballade dans ce décors, nous sommes interpellés par un francophone vivant à Buenos Aires et qui est intrigué par notre périple.

Nous continuons la route 68 et marquons l'arrêt à 8 spot en tout sur moins de 50 kms. Un rocher en forme de crapaud, un obélisque, une fenêtre sur une falaise qui domine une vallée verdoyante où sillonne une rivière, tout ça formé de roche rougeâtre assez friable. Nous verrons également un amphithéâtre creusé par les eaux de pluie et la gorge du diable, une autre merveille de la nature que la géologie nous offre. Si nous souffrons un peu de la chaleur et que les enfants traînent un peu la patte sur un ou deux arrêts, chacun profite quand même de ces paysages incroyables. Nous nous balladons au sein de cette zone très aride pour découvrir des falaises et autres monticules de roche aux strates de couleurs variées . Du jaune, du rouge, du orange, du gris, du vert et j'en passe. Une formation géologique ressemble fortement à un vaisseau sortit de Stars Wars et qui se serait kraché dans le désert au pied d'une falaise rouge aux colonnes et aux dimensions nous faisant penser un mur de forteresse disproportionnée. Splendide.

Lorsque nous finissons les points d'intérêt de la Quebrada direction Cachi. Petit village perdu dans les Andes et plus précisément au cœur des vallées Calchaquies. Nous poursuivons donc sur la route 68 dans la perspective de bifurquer ensuite sur la route menant à Cachi. 

A hauteur de Talapampa, toujours sur la 68 alors qu'il nous reste presque 170kms avant Cachi, nous sommes interpellés par ce qui paraît être une fête de village. Nous nous arrêtons donc sur le bas côté, afin de jeter un œil. Organisé sur ce qui doit être en temps normal un terrain de foot, il s'agit d'un festival de Rodéo. Au vue de la chaleur la journée, les festivités ne débutent que tardivement. Il est 16h30 quand nous arrivons et le spectacle semble ne pas avoir commencé ou marqué une pause. Nous prenons un verre à la buvette . Les verres de bières contiennent un litre de bière et les sodas sont vendus à la bouteille, 1,5. Un peu de démesure dans un continent si démesuré. Les enfants du coin sont multicolores grâce à des bombes de spray qui projettent à 2 mètres une mousse épaisse et colorée. Nous nous installons et assistons alors un véritable spectacle folklorique. 

Chaque passage et avant passage de cavalier est commenté en chanson par un mec avec sa guitare. 2 poteaux au milieu du terrain servent à arnacher les chevaux non dressés afin que le concurrent s'y installe. 3 ou 4 cavaliers sont également présent avec leurs montures afin de sécuriser les participants. En effet, nous comprendrons qu'il existe plusieurs catégories en Rodéo. Celles-ci dépendent notamment de la manière dont le cavalier est arnaché sur le cheval à monter. Avec ou sans étrier, avec ou sans une moumoute servant de scelle. De plus, les cavaliers qui font le Rodéo doivent tenir un minimum de temps sur la monture et celui-là dépend de la catégorie. En moyenne, c'est de 12 à 14 secondes. Lorsque le cavalier est lancé, le commentateur est pris d'une sorte de frénésie verbale, entre chant et commentaire sportif qui ne se termine que lorsque celui-ci crie TIEMPO (Temps). A ce moment là, les cavaliers sur leurs chevaux dressés qui avaient suivi le "cheval fou" se ruent sur auprès du concurrent pour l'extraire de sa monture. Super impressionnant et plutôt dangereux. Le premier concurrent que nous voyons tombe lourdement au sol et s'est l'ambulance qui le sort du terrain. Un autre sera attrapé par un cavalier à la fin du temps, mais aura la jambe esquintée car coincée entre le mur et le cheval libérateur. Nombres de concurrents seront projeté au sol mais nombres d'entre eux parviendront à dompter la bête, en tout cas le temps impartis. Moins impressionnant, mais nous assistons également à du lasso. En effet, l'ambulance finissant par emmener le premier concurrent à l'hôpital, un entract lasso s'effectue le temps que celle-ci revienne. Nous mangerons quelques empanadas et restons finalement jusqu'à 21h30, heure à laquelle, la remise des prix s'effectue avant que la soirée ne se poursuive en bal populaire. 

Nous faisons alors 10kms avant d'atteindre une station service repérée sur la carte. Nous nous installons et nous couchons fort de cette journée emprunt de nature, de magie, de joie de vivre, de chaleur et de traditions. Une journée comme on les aime...évidemment. 😜