Nous partons après réflexion direction le parc de Sajama. Celui-ci nous a été chaudement recommandé par Claire et Gauthier. Comme la ville et la foule on en a notre compte, on a hâte de rejoindre le parc.

À la sortie de la ville nous traversons d'immenses zones humides. Avant, un immense lac nomme Uru-Uru et alimenté par le fleuve qui coule depuis le lac Titicaca était présent toute l'année. Maintenant, en fonction de la saison, ce dernier ainsi que le très grand lac Poopo, sont entièrement asséchés. Ce phénomène se produit seulement depuis le milieu des années 2010. L'irrigation excessive ainsi que l'industrie minière serait l'une des causes de ce changement et le dérèglement climatique avec une baisse considérable des pluies en saison estivale, en est une autre. Les zones humides qui en résultent sont désormais protégées par l'Unesco et le pays. Nous ne tardons donc pas à voir de magnifiques flamands et bien d'autres oiseaux se nourrir dans ses marais. Le contraste avec la ville est saisissant et nous profitons d'un petit hameau pour approcher ces flamands. Ils sont des centaines, blancs ou rosés, à se repartir sur cette immense zone. Malheureusement, une fois n'est pas coutume, nous constatons à nouveau que la priorité écologique n'est pas le propre de certains membres de la communauté. Le hameau qui jouxte les berge du lac, est infesté de déchets en tout genre. Il faut dire que les conditions de vie paraissent déjà difficile pour ces gens. Probablement pense t'ils que l'écologie ne les concernent peu, eux qui pourtant on vu disparaître une ressource naturelle, le lac et par la même, l'activité de pêche qui en découlait.

Après la contemplation des flamands, nous redécollons. La route est seulement vallonnée par endroit de légère montée et descente mais la plupart du temps, nous roulons sur un asphalte rectiligne et sans dénivellation aucune. L'altiplano a plus de 4000m d'alt. Les paysages sont magnifiques et nous finissons par nous rapprocher des volcans de la cordillère des Andes. 

Bientôt, une piste sur notre gauche nous indique le village de Sajama au milieu du parc. Mais on ne l'empreinte pas, suivant le GPS. Ce dernier, nous fait entrée dans le parc par un chemin plus qu'une piste. Mais la terre noire, qui semble sableuse d'aspect, est dure malgré une légère humidité. On traverse plusieurs passages de gués dont certains assez profond. Le camion fume sur toute la longueur de l'échappement et je ne fais pas gaffe, mais c'est lors de l'un de ces passages de gués que le radiateur s'en va percuter les pales de l'hélice du ventilateur. Mais ça je ne le découvre que 2 jours plus tard. 

On trouve une zone bien plate et où le camion ne s'enfonce pas. Le végétation est bien présente. Des touffes d'herbes rigides et dont l'extrémité pique plutôt. Autour de nous des centaines de lamas et d'alpagas revêtent des pompons de différentes couleurs afin que leur propriétaire puisse facilement les reconnaître et les retrouver. Juste à 20 m du camion, une rivière serpente formant un fer à cheval dans une prairie garnit d'herbe grasse. Un affluent de la rivière, quand à lui, a entièrement inondé une partie de la prairie qui descend en pente douce et où se trouve une grosse concentration de camélidé. Beaucoup de petits et de jeunes.

On profitera du spectacle pendant que les enfants jouent aux voitures sur le chemin, jusqu'à ce que les lumières du soleil couchant fasse apparaître des couleurs chaudes, rougeâtres et même violacés sur la cile de deux volcans jumeaux encore enneigés. Derrière nous se trouve le volcan Sajama avec ses 6500m env d'alt. Nous même sommes maintenant à 4300m d'alt et si de temps en temps, le manque de souffle nous rappelle l'altitude extrême, c'est surtout le froid qui y règne qui nous montre la différence avec les jours précédants. Car 500m d'altitude de différence, à ces altitudes là, ça ce ressent sur les températures.

Petite soirée tranquille, demain nous comptons bien profiter de cet endroit pour ne rien faire. 😜