Aujourd'hui nous nous levons et déjeunons avec l'intention d'être à 11h chez la famille qui nous invite. On prends la route et au bout de 20 kms environ nous arrivons à Chicoana et plus précisément devant la maison de la famille rencontrée mercredi. 

Le village semble charmant mais la place principale est en travaux. Nous nous garons devant leur maison située sur à seulement 1rue de la place centrale. La maison ne se trouve pas directement en bord de route. Le portail permet d'accéder à un passage long de 15 m, qui longe la maison voisine, qui elle donne sur la rue. L'extérieur est composé du chemin bétonné de 15m, d'une grande cour de 50m2 env ainsi que d'un morceau enherbé de 50m2 également. 2 bâtiments sont présents. Au fond, une ancienne remise de 80m2 au moins, est en phase finale de rénovation. Nous la visiterons plus tard et apprenons que la famille y réhabilite afin d'y organiser les repas d'anniversaire et autre festivités familiales. Nous le serons par la suite mais ils comptent également louer cet espace comme petite salle des fêtes. Séparée par la cour, en partie couverte par un appenti abritant un Barbecue de 1,80m de long pour une 50ene de cm de large et une voiture, la maison. Celle-ci est composé d'une grande cuisine, d'un salon de la même taille, mais qui a pour particularité de ne pas avoir de canapé ou fauteuil, de 4 chambres de 10 à 15m2, d'une salle bain et d'une salle de douche. 

À notre arrivée, nous sommes accueilli par Dalma qui a 24ans, sa mère Vero (prononcé Béro) qui elle a 45ans, le petit Tiago 5ans, fils de Dalma ainsi que par Ariel 10 ans et Gabriel 13 ans. Ce sont ces deux derniers qui avec leur cousin, nous avaient longuement parlé mercredi. Après les presentations d'usage, nous nous installons dehors afin de prendre le maté. Cette fameuse boisson que tout bon Argentin ou Uruguayen boit à longueur de journée. Nous ne le savons pas encore, mais ce ne sera que le premier d'une longue série au cours des 3 prochains jours. Le rituel est bien rodé. Un Maté sorte de tasse sans anse en bois, verre ou métal, une bombilla (prononcé bombicha, ici) sorte de paille en alu ou inox avec filtre au bout, de l'eau chaude entre 70 et 85° et la fameuse herbe à maté. (Sorte de thé, cultivé initialement par les Amérindiens et plus exactement les Guarani dans la province de misiones, au Nord Est et généralisé par les jésuites au XVIIeme siècle.) Une personne est au commande. Pas toujours la même, mais durant ce moment de partage, nul autre n'intervient dans la préparation. Elle rempli le Maté d'herbe, puis ajoute une 1/2 cuillère de sucre (ce n'est pas toujours le cas, beaucoup le buvant nature) et rempli d'eau chaude. Ensuite, elle fait passer le maté à une personne qui boit, à l'aide la Bombilla, l'intégralité. La personne ayant fini, elle redonne le maté à la premiere personne, qui rajoute de l'eau, éventuellement au bout d'un moment, une cuillère ou deux d'herbe et refait tourner le maté au suivant. Il est dit que si une personne ne se le voit pas proposer, c'est qu'elle n'est pas appréciée. Heureusement pour nous, nous ne manquons pas de sollicitation.

Au cours de ce processus, l'échange s'installe. Malgré nos faiblesses en espagnol et grâce à leur indulgence et patience, nous échangeons sur notre périple et commençons à aborder des sujets comme l'école en Argentine mais également en France ou encore la profession de chacun. Finalement le père de famille sort de la maison. Ne sachant que tout peine prononcer son prénom, nous sommes incapable de l'écrire, désolé. Mais il est fort sympathique. Il s'agit d'une famille de prof. Lui, est professeur dans le secondaire, elle est professeure en première, Dalma étudie pour être prof et le fils de 21 ans qui viendra nous rejoindre plus tard et que nous verrons peu, se destine à être prof de sport.

Après cette heure à bavarder en buvant le maté, nous passons tous à la cuisine ou une grande table pouvant accueillir 12 personnes au moins se dresse. La cuisine est plutôt grande 20m2. Rien est près car ici, on mange tard. Vero et son mari cuisinent et prépare tout eux même.

Au menu, divers salades comme des pommes de terres, des concombres ou encore des tomates mais aussi et surtout un assado (côtelettes de bœuf au barbecue) accompagné de ses empanadas. Pour ces derniers, même la pâte qui forme l'empanadas (sorte de chausson fourré à la viande ou au fromage) est préparée en direct devant nous. Elo donne un coup de main pour certaine tâche.

Pendant ce temps, Léa et Nahèl jouent sans se soucier de la barrière de la langue avec Thiago (plutôt réservé) et Ariel qui est vraiment super content que nous soyons là. Moultes jeux intéressent les enfants. Nous ne les revoyons qu'au moment de faire l'Assado puis de passer à table. Entre temps, Monica la sœur de Vero (36ans) se joint à nous ainsi qu'Aron un neveu (15ans) rencontré également mercredi. 

Une fois les empanadas fait, la viande et ces derniers sont mis sur la grille de l'Assado. Première fois que nous mangerons cuit de cette manière. Le tout est un régal mais vraiment. Contrairement à chez nous pas d'apéritif, le maté le remplaçant. Pas de vin à table non plus mais ils ouvriront une bouteille de bière que seulement le jeune de 21 ans et moi même boirons. Il se montre d'une hospitalité exemplaire. 

À 15h30, nous partons, sur suggestion de leur part, pour le carnaval du village. Arrivé sur place, à seulement 300m de là, une scène avec musiciens et chanteurs se trouvent au milieu d'un vaste pré enherbé ainsi que deux ou trois chapiteaux. Quelques milliers de personnes s'y pressent dans une ambiance vraiment bon enfant. Nombre de personnes sont badigeonné de peinture (prévu à cette effet) et les gens ne porte pas de déguisement, adultes comme enfants. En revanche, beaucoup de peinture et de bombes aérosols qui projettent une mousse blanche ou colorée. Très amusant, nous nous mettons tous dans l'ambiance et rapidement nous serons tous recouvert de peinture et de mousse. Léa et Nahèl se retrouvent rapidement trempés de la tête au pied. Ici, tout le monde sans se connaître forcément, se projette ainsi la peinture ou la mousse. Parfois, tu sens juste une main pleine de peinture qui s'essuie le long de ton visage. Aussi, rapidement nous nous retrouvons, affublé de vert, de orange ou encore de violet.

Alors qu'une petite averse fait son apparition, nous sommes rejoint par 2 Amies de Monica, Sivina et Cynthia. Alors qu'il est visiblement proscrit de boire de l'alcool, l'ambiance se voulant avant tout familiale, elles arrivent avec quelques bières dans un sac à dos, qu'elles dissimulent maladroitement dans une serviette de bain. Évidemment, j'en suis et ravitaillerais à mon tour cette "brasserie" clandestine avant qu'elle ne sorte de leur sac, un nécessaire à Maté avec thermo pour l'eau chaude. 

Si Vero son mari et Dalma retourne chacun leur tour à la maison, nous restons en compagnie des 3 amies et nous avons beaucoup rit. En effet, nous danserons sur de la musique folklorique, au gré des groupes qui s'enchainent sur scène. Ici, la musique folklorique n'a rien de ringarde et jeunes et vieux partagent encore les mêmes pas de danse. Elo danse avec Cynthia et si je refuse à Silvina une danse (n'étant pas à l'aise du tout dans cet exercice), je ne pourrais la refuser plus tard à une dame d'un certain âge, déguisée pour l'occasion. Après que l'on ai annoncé au micro que des francais étaient présents, nous nous sentons littéralement comme des stars, plusieurs personnes souhaitant se prendre en photo avec nous. Par amitié et sympathie, nombre de main peinturlurée "s'abattent" sur nos visages et cheveux. Franchement super agréable comme ambiance. À 20h, nous rentrons le spectacle étant terminé et nous retrouvons tout le monde à la casa.

Nous prenons à tour de rôle les douches qui s'imposent, tout en buvant le maté associé à des gâteaux et autres pâtisseries maison, restants de l'anniversaire de Monica la veille.

Alors que nous pensions avoir fait le casse croûte et que nous nous apprêtions à dire au revoir sachant qu'il est déjà 22h, nous nous voyons "contraint" de passer à table. Avec les restes de midi, les proportions étant gargantuesques, ils nous préparent des Tortillas (là c'est une sorte d'omelette à la pomme de terre). Et si nous n'avons pas si faim que ça, nous mangeons comme si c'était le cas. Nous discutons encore de tout et rien et commençons à aborder la politique et la situation économique actuelle et donc humaine, extrêmement difficile que traverse le pays et ses résidents. Les petits eux ont regardé une bonne partie de la soirée des dessins animés en espagnol avec les enfants de la famille.

Finalement, c'est vers 00h30 que nous allons nous coucher dans le camion. Comme dans la conversation, ils ont compris que le radiateur du camion nécessitait une soudure, ils me proposent que nous voyons ça ensemble le lendemain, le papa connaissant un réparateur. Une bien belle rencontre cette famille 😜.