Aujourd'hui départ à 11h30. On roule direction Frey Bentos dans l'intention de passer la frontière demain ou mardi. Les terres traversées se veulent toujours aussi fertiles et verdoyantes. Moins marécageux, elles nous offrent une multitude de paysages agricoles, tantôt de grandes prairies, tantôt de champs cultivés. Quelques troupeaux de vaches laitières, des prés avec uniquement des veaux et quelques exploitations aux hangars en demi cercle tous tolés se succèdant avec parfois quelques kilomètres entre chaques. Nous apparaîtrons également sur quelques kilomètres des forêts de résineux que nous devinons exploités au vu des monticules de bois qui jonchent la route.

Sur la route justement pas mal de monde, nous sommes dimanche et par ci, par là nous recevons avec plaisir les signes de la mains que les gens installés au bord de la route nous font. Tous, sans exception, font des grillades en profitant d'une belle journée ensoleillée.

C'est une particularité du pays ainsi que le maté. Il doit y avoir dans les gens que tu croise au cours de ta journée, 1 individu sur 2 qui a, dans une main une sorte de bolinette avec une paille (en inox, avec filtre) , rempli de feuilles de maté. Et coincé entre le coude et les côtes, un thermos avec de l'eau chaude afin de remplir à nouveau la bolinette. Les feuilles contenues dans la bolinette servent donc plusieurs fois.

Arrivés à un péage routier (l'Uruguay n'a pas d'autoroute) alors que nous nous apprêtons à nous aquiter de notre taxe, la dame dans sa cabine me tends ses mains jointes l'une sur l'autre. À l'intérieur rien de moins qu'un Colibri. Nous comprenons qu'elle souhaite que nous le relâchions plus loin. Nous n'avons toujours pas compris comment elle l'avais trouvé et pourquoi c'est à nous qu'elle l'avais confié mais pour les enfants comme pour les grands nous avions désormais une mission.

Nous avons rouler une vingtaine de minutes et empreinté une piste pour trouver un endroit où s'arrêter. Nous avions peur qu'il nous claque littéralement dans les doigts. C'est vraiment tout petit. Entre 2 doigts on pourrai l'écraser. Les enfants sont surexcités par cette découverte inattendue et assez incongrue, d'autant que Sophie, la maîtresse de Nahèl avait choisi "Tomi le Colibri" comme mascotte (la classe travaillant sur l'Amérique du Sud grâce à lui.)

Apres un essai ou deux de photos, pas facile et très réussi au vu de la fragilité du petit oiseau, et après que chacun est pu le toucher, nous avons mis fin à son calvaire. Il pu s'envoler avec frénésie. Mais quelle surprise incroyable, pour nous et les enfants, d'avoir pu observer de si près un oiseau visuellement si insaisissable.

Remis de notre rencontre, nous reprenons la route.

Le doute. Camping ou pas camping. Ils ne sont pas pléthores dans le pays et les tarifs que nous voyons sur le net nous encourage, à se trouver un coin au calme. Nous le trouvons à 15h30. Au fond d'une sorte de lotissement, bien propre et plutôt chic, un cul de sac avec une vue splendide sur le Rio Uruguay et ses eaux marrons claires. C'est la frontière naturelle avec l'Argentine. On mange alors en même temps qu'on fait le goûter. Petit tour par la plage, toujours très sauvage malgré la proximité des villas. Chacun profite comme il l'entends. Mathys dans un arbre se prend pour tarzan, Léa et Nahèl ne se lassant pas du sable, jouent tranquillement. Nous même sommes installés sur des rochers prenant le soleil et les chiens font des va et viens entre le rivage et l'eau avec le bâton. Le soleil commençant à décliner nous remontons au camion afin de profiter pleinement de notre belvédère.

Le coucher de soleil n'est pas décevant et on le distingue passer l'horizon. Au loin, c'est l'Argentine... 😜