Aujourd'hui, nous allons prendre le temps de flâner dans la ville de Sucre, car le parc où l'on peut voir des empreintes de dinosaures n'ouvre que demain.

Du coup, après le pti déjeuner, nous partons directement vers la lavanderia qui se trouve près de la place centrale, à 1.3km de notre spot. Le linge sale commence à envahir sérieusement le camion et pour cause nous laissons près de 18kg de linge !

Il est déjà 11h30, après un rapide coup d'œil sur les possibilités de visite, nous décidons d'aller au musée de pierres précieuses se trouvant sur la place. Il ferme dans une heure, cela devrait nous laisser le temps.  

Le musée se trouve dans un bâtiment d'aspect colonial, vraiment très beau. Passé les escaliers, un patio central, couvert par une verrière illumine l'intérieur. Le musée propose une visite guidée en français, c'est parfait. La visite se fait avec une jeune femme qui parle plutôt bien le français. Un couple de retraité français nous accompagne. Nous commençons la visite par une salle qui nous présente diverses pierres précieuses exploitées en Bolivie. L'une d'entre elle, dont le nom nous échappe, est ensuite exporté en Italie pour la réalisation du marbre rose. En effet, la Bolivie ne dispose pas du savoir faire pour la travailler. Dans l'autre salle, nous pouvons découvrir des maquettes de mines, des pépites d'or et des objets et matériaux utilisés par les femmes Boliviannes pour extraire les micropaillettes d'or des rivières en lisière de forêt Amazonienne. On découvre aussi la pierre de Bolivie, la bolivianite. La Bolivianite est une pierre précieuse de couleur pourpre et miel. C’est en effet une fusion de deux cristaux dérivés du quartz, avec un côté jaune (citrine) et un côté mauve à violet foncé (améthyste). Elle ne se trouve qu'en Bolivie. Vraiment très jolie pierre. 

Les enfants, surtout Nahèl, se montre très intéressé par la visite. À la sortie, nous passons par une autre pièce dédiée à la vente de bijoux et autres pierres semi-précieuses. Évidemment les prix sont ceux d'une bijouterie et Elo refusera finalement de jolies boucles d'oreilles en Bolivianite sous prétexte qu'elle ne pourrait les porter qu'avec des tenues violettes. Allez comprendre. 

On sort et l'appétit nous assaillant, nous cherchons où nous restaurer. On a entendu parler (plutôt on a lu) qu'un restaurant français valait le détour. Ce n'est pas notre genre de manger français à l'étranger, mais on doit dire qu'après 9 mois en Amérique du Sud , on ne cracherait pas sur un plat de chez nous. Grand bien nous à prix. Si on s'attendait à se faire assommer par le prix, se ne fut pas le cas. Bien sûr, bien moins bon marché que la bouffe bolivienne, mais vraiment correct pour la qualité et la quantité. Pour 58 bol (7,77 euros), nous aurons droit au menu du jour. Celui-ci est composé d'une entrée, salade pour Elo, brochette de viande pour nous autres, d'une soupe de légumes, d'un plat principal, qui sera viande (Argentine) de bœuf en lanière accompagnée de ses petits légumes et tagliatelles sauce barbecue pour Léa et moi et pavé de bœuf accompagné de petits légumes et fruits de mer pour Elo et Nahèl. Bien sûr, nous avons également eu un dessert. Glace chocolat pour les petits et Yaourt maison avec fraises pour Elo et moi. Le tout accompagné par ce qui nous fait aujourd'hui le plus faute, le bon pain français. Mais le vrai, pas celui que l'on trouve partout en Amérique du Sud qui n'a de français que l'appellation. Nous ressortons le ventre plein et le cœur léger. 

L'atmosphère dans les rues de Sucre est plus européenne que Quechua. Ici, les Amérindiens sont plutôt relégués dans les quartiers périphériques et la population du centre est plutôt métis voir blanche. Pas étonnant que ce soit la ville siège de l'opposition au président en exil, Evo Morales, qui fut le premier président Amérindien du pays. 

Nous nous dirigeons vers un ancien couvent, reconvertit en lycée pour fille. Nous avons lu qu'il était possible d'en faire la visite et d'accéder au toit en terrasse afin de contempler la ville d'en haut. Nous ne trouvons pas de suite l'entrée et pensant que cela n'ouvrait qu'à 15h, nous nous installons à l'ombre dans un petit parc. Même si cela est moins impressionnant qu'à Uyuni, ici aussi, nombre de femme sont dehors avec leur crochet et palabrent ensembles. 

Finalement nous entrons dans le lycée. Le cloître forme la cour intérieur. Elle est splendide, d'un blanc immaculée à l'image des bâtiments du centre ville, avec une fontaine au milieu. Nous en faisons le tour, sous les arches et visitons brièvement l'église, qui n'a que peu d'intérêt, quelques salles dédiées aux "bondieuseries" puis accédons au premier étage. De nouveau nous en faisons le tour admirant l'architecture et accédons finalement au clou de la visite les toits. 

Ceux-ci sont plus ou moins plats, évacuation de l'eau oblige mais permettent d'accéder à deux petits clochers. La vue y est spectaculaire, à 360° sur le centre ville. Nous avons droit à des vues plongeantes dans les patios des demeures alentours, toutes de style colonial. Nous restons une bonne heure au sein de cet établissement qui ne semble pas encore avoir retrouvé ses élèves. Une excellente visite que les enfants apprecient d'autant plus qu'ils peuvent crapahuter sur des toits. 

Lorsque l'on sort, les petits n'ont pas très envie de faire la visite de la cathédrale et moi non plus à vrai dire. Nous avons mérité de nous poser dans un café. Pas de terrasse sur la place du 25 Mayo, mais nous entrons dans un bistrot qui propose glace et bière artisanale. Il ne nous en faut pas plus. Il est finalement presque 17h00 et nous passons rapidement dans un mercado sur notre chemin pour ravitailler un peu le camion. 

On grimpe, (Sucre est sur de multiples collines), et nous retournons au camion. Elo en profite pour mettre à jour le blog, les enfants dessinent et moi je me ballade autour de la place et demande au mécano situé non loin de là pour une plaque d'immatriculation souvenir. Pas trouvé encore. 

À mon retour, avec Elo nous laissons les enfants en compagnie des chiens pour aller chercher un truc à manger. Pas le goût de cuisiner et pour cause. Sur la place où nous nous trouvons, 2 ou 3 officines proposent des repas avec poulets frits, riz ou maïs (mais maïs blanc et globuleux) et pommes de terre, le tout pour seulement 5 bol (0,67cts) la part !!! Autant dire : muy barato (très bon marché). En plus, c'est excellent. À ce prix, on ne va se faire chier à cuisiner souvent en Bolivie. 😜