Levé tranquillou malgré le passage fréquent des véhicules dans la rue. Il faut dire qu'hier la soirée a fini tard et que nos hôtes nous ont prévenu qu'ils ne se levaient pas avant 11h,vacances obligent. Nous commençons par faire école durant bien 2 heures. Au moment où les enfants terminent l'école, Ariel vient nous chercher pour passer à table.

Comme la veille, nous commençons par un Maté. Aujourd'hui, Mirta la mère de Vero et donc la grand mère de la famille est présente. En même temps que le Maté, préparation de la pâte pour les pâtes fraîches. Nous faisons connaissance avec Mirta et comme chaque nouveau membre de la famille rencontré, nous avons du mal à la comprendre au début, car elle parle aussi vite qu'à son habitude. Face à notre incompréhension, elle finit par s'adapter et parle plus lentement. Ainsi, Mirta 67 ans vit à 20 kms de Chicoana dans la petite ville de La Merced. Nous apprendrons qu'elle est veuve depuis 20 ans environ, d'un homme aux origines polonaises et autrichiennes dont les parents ont immigrés en Argentine au moment de la 2nd guerre mondiale. 

Une fois le repas préparé nous passons à table. Encore une fois c'est un vrai délice et nous avons de la chance d'être tombé sur une famille qui n'achète rien mais cuisine tout, ce qui comme chez nous est variable d'une famille à une autre.

L'après-midi, nous donnons un petit coup de main au tâche ménagère, les enfants jouent dans la cour avec des bombes à eau. Je fini par démonter le radiateur du camion sur le trottoir, sachant que le papa est allé se renseigner auprès d'un gars sur la possibilité de le réparer. Il m'emmene ensuite en voiture à 5kms de là, dans la ville de El Carrio. Sur le chemin nous discutons notamment de la culture du tabac qui fait vivre la province ici. Nous traversons des champs de tabac qui s'étale à perte de vue.

Le réparateur du radiateur est un gars d'une 60ene d'année qui travaille à la municipalité le matin (6h tout de même). Son faible revenu l'oblige donc à conserver une activité annexe que l'on jugerait de travail au noir en France. Mais ici, pour subvenir à leur besoin, c'est une situation courante. Aussi, pas d'enseigne et c'est directement chez lui que nous amenons le radiateur. Nous revenons une bonne heure plus tard pour le récupérer. Entre temps, nous préparons avec Elo des crêpes afin de partager à notre tour une recette de chez nous. Ils apprécient (notamment les enfants) et comparent ceci à des pancakes.

Une fois récupéré le radiateur, je le remonte et c'est sous la pluie que je termine à la nuit tombante. Les femmes de la maison viennent accompagnées d'Elo visiter le camion.

Puis alors que nous avons eu l'occasion de boire un ou 2 matés dans l'après midi, on remet ça pendant que Vero nous fait des pizzas maison. Pendant la préparation, nous mangeons des gâteaux et autres sucreries. Décidément des apéro qui ne ressemble en rien aux notres. 

Nous commençons à manger vers 22h et le repas est encore l'occasion de rediscuter des situations économiques et politiques de nos pays respectifs. Comparaison des salaires mais aussi du coût de la vie. Et si l'Argentine est très bon marché pour nous autres européens en ce moment, la situation est difficile pour eux à cause de l'inflation. Le prix de la viande à doublé en l'espace de quelques mois, passant d'env 2 euros le kg à 4 euros. Pas cher mais quand on gagne l'équivalent de 400 dollars par mois, pour un professeur avec 20 ans d'expérience, ça pique et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autre. 

En fin de soirée, nous avons presque mal à la tête, car de parler et de comprendre l'espagnole argentin, nous demande des efforts de concentration considérable. Et si nous hachons nos phrases et qu'il est difficile d' aborder des sujets complexes comme la politique, ils se trouvent que nous nous en sortons bien et que malgré tout ils nous comprennent suffisamment. Nous faisons tomber quelques appriori sur la situation en France, démontrant que les mécanismes destructeurs du libéralisme sont également à l'œuvre dans notre pays, laissant nombre de petite gens sur le bas côté. Mais nous convenons aussi, que la situation économique et la détresse des gens est incomparable avec ce que traverse aujourd'hui l'Argentine et les Argentins. Raison de plus pour nous, de lutter en France afin de conserver les acquis socio-politiques historiques qui sont en passent d'être détruit, notamment quand on observe les conséquences du libéralisme sur les gens dans des pays comme l'Argentine ou encore le Chili. 

En toute fin de soirée, nous sommes rassurés quand à nos progrès en espagnol, par Vero et son mari qui nous explique que nous avons été plutôt clairs dans nos echanges sur ces sujets sensibles. Surtout que lorsque l'on me connaît, on sait comment je peux m'emballer et être partis pris sur des sujets comme la politique ou la vision dominante économique du monde. 

Mirta, en partant, nous convie à venir manger chez elle demain en compagnie de Monica qui n'était pas là aujourd'hui. Nous acceptons évidemment. 😜