Mercredi 12 Juin 2019

Nuit plus ou moins agitée. Les camions toutes la nuit, et surtout la musique de la station qui tourne 24h/24. Pour ma part mauvaise nuit mais les enfants et Elo eux ont bien dormi.

Douche à la station pour ma part et Elo la prends dans le camion.

Départ à 10h30 après le petit déjeuner. C'est reparti donc sur cette pseudo-autoroute. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, nous constatons la dangerosité de ces dernières. Un camion (porteur avec remorque) traverse, au loin, et coupe le terre plein centrale pour prendre l'autoroute dans l'autre sens.

Encore un peu plus loin, cette fois c'est une semi-remorque venant d'en face qui gît littéralement au milieu du terre plein. Il a arraché entièrement l'essieu avant.

Nous continuons sur environ 200 bornes jusqu'à la ville de Mercedes. Ensuite nous bifurquons sur une route à double sens puis une autre un peu moins large, quoi que toujours très large quand même.

Elo aperçoit des Nandous (autruche américaine) dans certains prés et effectivement, nous en verrons à plusieurs reprises. Moi je vois un serpent qui traverse, se réfugiant dans les herbes du bas côté, puis quelques kilomètres plus loin un autre, mais cette fois plus gros et coloré mais malheureusement eclaté par un véhicule.

À l'entrée d'une estancia nous nous arrêtons manger un morceau. Nous percevons des "Gauchos" sur leurs chevaux qui guident un troupeau de vache. Un homme s'arrête à VTT, la cinquantaine, un maillot jaune fluo et un short. Il nous interpelle en français, ce qui ne manque pas de nous surprendre.

Il s'agit du propriétaire de la ferme. Il nous explique que sa mère a vécu près de Nice et que lui même a fait des études à Genève.

Sachant notre destination du jour, la réserve de Iberà, il nous conseille de ne pas traîner. Le temps est plutôt lourd (presque 27° hors norme en cette saison). Il nous apprends ainsi que lorsque le vent du Nord souffle comme il le fait aujourd'hui, il faut craindre de violentes précipitations. De plus, ils nous resteraient 120 kilomètres avant d'arriver dont 40 km seulement sur la route, le reste étant de la piste.

Pas manqué, nous tombons au bout de 40km sur la piste et elle va s'étendre sur 80km. Les 20 premiers sont plutôt carrossables mais plus on s'enfonce dans la pampa et les marais et plus la piste ce veux défoncée. On roule à gauche, à droite, au centre, bref partout où les secousses se font moins sentir. Puis, sur les 30 derniers kilomètres, nous commençons à prendre la mesure de la faune locale.

Des marais s'étendent à perte de vue et les abords de la route sont constitués de multiples marres, inombrables, avec des plantes aquatiques qui en recouvrent en partie la surface.

Des oiseaux, aux couleurs aussi variés, que leurs tailles rendent le périple plus agréable. Elo aperçoit d'abords un Carpincho, puis finalement des 10 ènes au fur et à mesure du chemin. Ce sont les plus gros rongeurs existants au monde. Entre le castors et le cochon d'inde pour la description, bien que Nahèl trouve qu'ils ressemblent un peu à des hippotames lorsqu'ils sont dans l'eau. C'est pas faux, mais alors de petits hippopotames.

D'un coup, Elo interrompt le vacarme causé par les secousses, d'un "STOP arrête toi, il y a un caïman". Spectacle incroyable... Prenant le soleil, il se prélasse sur la berge à 2m de nous. Pouvoir le voir dans son milieu naturel nous semble irréaliste. Nous prenons aussi conscience qu'il ne faudra pas se poser n'importe où ce soir car rien ne nous sépare de cette faune sauvage.

On repare de plus belle. Et parmi nos nombreuses haltes pour photographier les animaux et autres oiseaux, nous apercevons même à 4 ou 5 mètres de nous un magnifique cerf (deux sortes ici celui des marais et celui de la pampa), aux bois couverts d'un léger duvet et d'une couleur feu magnifique. Pas farouche, nous nous arrêtons et prenons le temps de la photo également. Mais une chose est sûr, les photos ne refléterons jamais ce que nous avons vécu et ressentis. Les petits et les grands restent aux aguêts. Nous verrons un autre caïman, des vautours entrains de manger la carcasse d'un carpincho et tout ça sans quitter la piste. Autant dire que mauvaise humeur naissante à cause de la route difficile, s'étiole au fur et à mesure des rencontres. On se dit même qu'on va finir par croiser un anaconda jaune, présent également dans ces marais. Mais non. Nous arrivons au centre de la réserve. Les lagunes sont là, de part et d'autres de la piste une immense étendue d'eau. 2 ou 3 barques ramènent des spectateurs de ce coin de nature incroyable.

Aux couleurs du coucher de soleil, le jaune, l'orange, le rose, le violet se mêlent quelques nuages, formant dans le ciel un spectacle lumineux et visuel fantastique.

On se pose au milieu de cette étendue d'eau. Une digue, visiblement naturelle, est reliée à la terre par un pont, à voie unique, constitué de poutrelles métalliques et de traverses en bois pour le tablier. On se pose à son entrée, un renforcement le permettant. Nous sommes entièrement entourés d'eau. Il faut dire que ces lagunes constituent la plus importante réserve d'eau douce du continent.

On profite alors du coucher de soleil. Petite traversé du pont à pied puis apéro dehors pour nous. Forcément dans un tel environnement, les moustiques sont de la parties.

Les enfants ayant été exemplaires aujourd'hui, prenant même l'initiative de faire école sans que nous en parlions (Léa en l'occurrence), nous leurs accordons un dessin animé. Comme on en a pas pris des masses, ils regardent Ferdinand.

Quel drame ces pu.... d'écrans quand même. Au repas le soir, ils ne parlent que de Ferdinand, malgré les découvertes incroyables de la journée.

Mais face à cette réflexion ouverte, ils nous rassurent rapidement en enchaînant sur les trouvailles du jour.

Mathys reste à la recherche de l'anaconda, même s'il est content d'avoir vu un magnifique serpent jaune sur le chemin. Léa, elle est plus que ravie de voir tous ces animaux, elle qui les aiment tant. Quant à Nahèl, il reste très marqué par le Carpincho mort à cause d'un caïman, que maman a vu sur le bas côté. Ouf, tout ceci ne paraît pas vain et quand on se remémore les images de leurs visages au fur et à mesure des découvertes, on ne peut que ce rejouïr d'être ici, avec eux.

Le soir, il fait chaud dans le camion. Il faut vraiment que je m'occupe de faire les moustiquaires pour les fenêtres arrières.

Demain on ira voir s'il y a possibilité de faire une promenade avec guide. On a lu qu'il est possible de ce promener à pied, à cheval ou en barque. À suivre donc... 😜