Mercredi 28 Août 2019 : Parque APARADOS DA SERRA

On se lève sur les coups de 9h. Le soleil brille, les oiseaux gazouillent, tout va pour le mieux.

Le petit dejeuner est un peu gâté du fait de la mauvaise humeur de Léa. Évidemment aujourd'hui, nous n'avons pas de paô Frances frais. Des biscottes (hors de prix ici) lui vont très bien mais nous avons une bonne dizaine de pain à passer donc on refuse la biscotte. La mauvaise humeur fini par s'évaporer et Léa mangera mieux à midi.

On prépare le camion pour faire les 2kms, séparant l'entrée du parc et le parking intérieur au parc. On se présente au poste de garde avec le camion. Une dame nous explique que nous ne pouvons pas rentrer à cause des chiens. Nous espérions pouvoir les laisser dans le camion mais sur le parking intérieur. Impossible. Il faut laisser les chiens dans le camion à l'entrée du parc. Bêtement, je fais mine d'incompréhension et d'agacement.

Retour donc à 10 mètres de là, sur notre emplacement. On remet le camion en position, calé et volets en places et on s'apprête à faire les 2 kms à pied. Après tout, on n'en faisait autant juste pour prendre le métro à Rio.

On repasse vers la dame du poste de gardiennage. Je présente mes excuses, en même temps qu'elle nous explique l'intransigeance des directives administratives.

On avance quelques mètres et une petite auto (vw fox donc petite) paraissant neuve s'arrête. Un couple de 45 ans environ, nous propose de nous déposer. Mon premier réflexe est de refuser. Comment rentrer dans l'auto à 5 derrière. Mais nous ne sommes plus que 4, nous acceptons donc la proposition.

Arrivé sur le site, on prends les infos touristiques concernant le parc et le canyon. Nous commençons par une visite de 6kms aller-retour, donnant accès à un point de vue. De là une sorte de coude, formé par le canyon, transperce le plateau. La végétation est différente de la mata Atlantica (forêt Atlantique comme vu à Rio) présente sur la côte. Ici les grands arbres sont uniquement de grands Araucaria. Sorte d'epineux quand on le regarde de loin, il est formé d'un tronc très grand et dépourvu de branche. À la cime, 5 ou 6 rangés de branches de diamètre moyen, elles mêmes dépourvues de feuillage ou de branche. Au bout des branches, une sorte de ponpon vert. Pas d'épines, ni de feuilles comme un feuillus mais plutôt de rameaux gras. Peu pas mieux dire. Faut y voir.

La vue, loin d'être à couper le souffle, reste cependant spectaculaire. Le canyon est une véritable cicatrice de 700 mètres de hauteur, sur un plateau immensément grand. De nombreux rapaces, type vautours, tournoyent au dessus de nos têtes, planant jusque dans la faille béante. D'énormes parcelles de terres ont brûlés tantôt. Nous apprendrons que c'est pour l'entretien et le renouvellement de la végétation. (!?)

Au décour d'un chemin, nous croisons un tatou pour la plus grande joie des enfants.

Sur le retour nous croisons le couple sympathique qui nous a pris en auto.

Nous marchons ensemble sur le reste du parcours et réussissons à discuter. Il ne cherche pas à parler anglais, parle lentement avec des phrases simples, nous permettant de ce comprendre et connaissent quelques mots d'espagnols.

Ils s'appellent Celio et Andiara. Lui est gérant d'un restaurant à Porto Alegre (capital de l'état et 4eme plus importante ville du pays) et elle, est décoratrice d'intérieur.

Celio en vient à parler de la brouille entre Macron et Bolsonaro. Si nous ne sommes ni pour l'un et encore moins pour l'autre, nous préférons éviter les sujets de politiques à l'étranger. D'abords, ça évite les déconvenues, on ne parle pas assez bien la langue pour développer, et puis nous sommes aussi là pour aller à la rencontre des gens. Et les gens n'étant pas de ton bord politique, ne sont pas forcément moins intéressants à rencontrer.

Finalement nous comprenons qu'ils sont plus gênés et honteux de leur président que partisans. Une chance pour nous, dans un état qui a voté majoritairement pour Bolsonaro.

Arrivés au centre d'information, les enfants ont trop faim. Une halte s'impose donc, avant d'aller explorer l'autre côté du canyon. Celio et Andiara s'installe aussi. Lui va chercher le pique nique dans la voiture. Il revient avec une glacière et un magnifique panier de pique nique, comme dans les films. En osiers, avec anse et double ouverture, napperon à carreau rouge et blanc qui tapisse les parois et une nappe du même coloris.

Sur la table, ils sortent un véritable repas qu'ils partagent avec nous. À croire qu'ils allaient recevoir. Il y en a au moins pour 6. Les petits eux, raffolent du gâteau à la carotte nappé au chocolat. La tourte au thon est excellente et les petits mangent enfin du raisin. Un mois qu'ils en réclament. Mais le prix du raisin et la qualité trouvée jusqu'alors n'ont pas fait l'occasion.

Repus nous poursuivons donc ensemble la promenade. Le canyon de se côté est plus impressionnant. Le long du sentier Celio en profite pour nous informer sur différents végétaux, ou les fruits que l'on peut trouver par ici.

Nous arrivons finalement à une petite ferme nichée sur le plateau. Quelques vaches et chevaux aperçus, elle est en activité. Pourtant, elle est toute en bois et ressemble à s'y méprendre à une ferme sortie d'un décor de western. Elle est de 1945, l'écriteau apposé dessus en atteste. Nous entrons par la cuisine. À l'intérieur, tout est dans son jus, du fourneau à bois, aux casseroles utilisées en passant par le plancher brut d'époque et sans oublier l'ancien qui nous accueil. La partie magasin est au milieu des autres pièces à vivres. Des vêtements de laines, du miel, quelques pots de dolce de leche (caramel de lait à tartiner), tout ceci fabriqués maison est à vendre au beau milieu de la maison.

La femme du viel homme, la vielle femme donc, s'apprête à faire griller sur le poêle à bois de pinhao. Celio nous avait expliqué qu'il s'agissait des fruits de l'Araucaria (l'arbre décrit plus haut) et que c'était très bon. Apparemment de la taille d'un melon jaune, ce sont les graines qui se mangent. A la forme d'une petite échalote et grillé tel une châtaigne, la texture intérieur reste cependant moelleuse, d'un blanc opaque. Ce n'est la tasse de thé de personne mais personne ne trouve ça mauvais non plus. Après une bière, quelques emplettes, dont des gâteaux dont la forme, le goût et la texture ressemble aux bugnes de chez nous, nous rentrons au parking.

Celio et Andria nous ayant raccompagnés au camion, nous échangeons nos coordonnées 2.0, prenons un selfie ensemble et leur disons au revoir.

Nous, nous sommes toujours persécutés par des moucherons, dont la simple description du nombre ne permettrait pas de se rendre compte de la quantité exact. Déjà présents à la ferme, il semble y avoir une nuée de quelques kilomètres. On en a littéralement partout, des dizaines sur les cheveux, les vêtements, dans les oreilles. On reste donc dans le camion un moment, à potasser les guides. Les petits finissent par s'aventurer jouer au playmobils une bonne heure.

La gardienne vient nous proposer de prendre une douche dans le poste de garde. Grande douche et chaude, s'il vous plaît et tout ça au frais du gouvernement fédéral. C'est ce que la jeune femme nous dira quand je lui demande combien doit on pour la douche. Très gentille, elle nous fait comprendre qu'elle est à notre disposition ci besoin.

Demain on reprends la route. Il reste 600kms avant la frontière uruguayenne. 😜