On prends la route après le petit déjeuner. Station service pour le plein de gasoil, puis voyant un robinet, nous faisons le plein d'eau à l'angle de la station. C'est là, qu'un homme âgé d'une 50ene peut être 60, viens me voir afin de me parler.

Je ne comprends pas tout (il parle super vite avec un accent à couper au couteau) mais il est sur un groupe Facebook et est au courant que nous recherchons des disques de freins. Je comprends qu'il n'y en a pas ici (ça je le savais déjà, merci). Incroyable quand même, on pense que le camping cariste Antonio (rencontré à Buenos Aires) a fait une publication concernant notre recherche. D'ailleurs, il nous avait demandé de prendre en photo le camion pour les recherches qu'il a effectué pour nous. En tout cas, trop fort. Le mec a dû nous voir passer et à enfourché sa moto pour venir à notre rencontre.

Nous remplissons nos 3 cuves, et les 6 jerricans d'eau que nous avons sous la main. On est un peu des fous de l'eau mais ce soir c'est douche alors avec 50litres supplémentaires en jerricans, on est tranquille (35l pour nos 4 douches avec lavage de cheveux pour ces dames).

La route est sans surprise plutôt monotone,ligne droite de 150kms, suivi d'une autre de 60 et ainsi de suite. Les prairies, parsemées d'arbsutes type genêts, laissent parfois la place à quelques champs d'olivier. D'ailleurs sur le bord de la route, quelques vendeurs d'huiles d'olives font leurs apparitions même si cela reste sans commune mesure avec le Maroc et ses centaines de revendeurs le long des routes, elles mêmes cernées d'hectares d'oliviers.

Finalement, la Police nous offrira une distraction. On se fait arrêter lors d'un contrôle routier. D'abord, ils prétextent que nous n'avons pas de contrôle technique. Puis au vu de notre autorisation douanière, changent leurs fusils d'épaule pour me "proposer" , avec toute la subtilité qu'un flic puisse se permettre, un test au cannabis. Face à ma sérénité, ils me demandent si j'ai bu de l'alcool. Je leur dis que pas ce jour. "Hier" , insiste l'un d'eux. Une bière en fin de journée je leur dis-je. Il est donc persuadé que je serai positif. Mort de rire. Finalement, son collègue n'arrive pas à faire fonctionner l'ethylotest. Pendant ce temps, il me questionne sur le voyage et quand il apprends que nous voyageons avec deux chiens, me dit qu'il me fait grâce de l'ethylotest car il serait positif, mais veux voir comment sont transportés Sannah et Baloo. Maintenant, il veut nous verbaliser pour le non respect de la loi concernant le transport de chien dans un véhicule. Il commence à nous courir sur le haricot à nous chercher des noises. On ne se laisse pas démonter et il est même obligé de demander à Elo de baisser un peu le ton. Nous le soupçonnons ouvertement de corruption, demandons le texte de loi et ne lâchons rien. En tout cas, nous avons très bien su nous faire comprendre. Il nous montrera un site internet sur son téléphone, qui n'a rien d'officiel. Nous lui disons qu'à chacun des con trole que nous avons pu avoir en 5 mois, jamais cela nous avait été reproché. Il dira que c'est parce que la législation n'est pas la même d'un district à un autre. Lui fait genre que c'est pour la sécurité. Nous, on a quand même bien l'impression qu'il veut nous la mettre à l'envers, cherchant n'importe qu'elle prétexte. Finalement, face à cette comédie de sécurité, je joue la carte "bombeiros en Francia" (pompiers en France ). 3 ans que j'ai arrêté mais ça, il ne le sait pas. Cela m'a rappelé les nombreuses fois où cette carte m'a sauvé la mise face aux flics, qui se sentent toujours amis des pompiers. C'est d'ailleurs ce qu'il me dira en nous laissant partir, sans PV, ni billet dans la poche. On savait que l'on pouvait avoir à faire à ce genre d'attitude, aussi ne faut il rien lâcher.

Nous arrivons finalement en fin de journée et après 500kms à Rio Colorado, à mi chemin avec notre objectif de demain, les abords de la Péninsule de Valdès. Et si la route est plutôt monotone, qu'il est agréable de rouler. 😜