Aujourd'hui, on se retrouve à 8h au camion. Nous avons appris la veille au soir que les drôles de dames devraient être en quarantaine pour 14 jours dans leur hôtel en raison du COVID 19. Elles paraissent bien embêtées par cette situation car cela voudrait dire que nous ne pourrions avancer pour réaliser le programme prévu. Elles sont plus embêtées pour nous que pour elle réellement. Vu la situation nous maintenons quand même l'expédition en 4x4. On se dit, que nous resterons dans le canyon en attendant la fin des 14 jours, imaginant que ceux-ci sont à décompter à partir du jour de leur arrivée.

Pas plus inquiet que cela, nous partons donc en direction du geyser. Nous sommes à 6 plus le chauffeur, dans un 4x4 type pick-up. Autant dire que nous sommes un peu serré mais Léa et Nahèl sont chacun posés sur nos genoux. Nous reprenons une partie de la route faite la veille. Notre guide nous arrête au fameux mirador del Condor. Celui-ci est déjà envahi par 4 ou 5 minibus qui déchargent les touristes européens. Nous resterons une bonne demi-heure et avons la chance que le temps soit magnifique. Nous observons ainsi le vol des condors à seulement quelques dizaines de mètres de nous, les surplombant du haut de notre point de vue. Incroyable, en 10 mois de voyage nous ne les avons jamais observés d'aussi près. La vue sur le Canyon est également spectaculaire nous offrant un précipice aux allures de vallées, qui plonge sur plus de 2 km de profondeur. Par-ci et par-là, un petit village se perd accrocher sur les flancs du Canyon. Après quelques achats souvenirs, auprès de petits marchands présent, et nombre de photos prises, nous regagnons le véhicule afin de poursuivre notre périple du jour.

Après quelques kilomètres sur la route principale, nous empruntons un petit chemin. Un homme à l'entrée de celui-ci nous préviens que nous serons obligé de marcher environ 2 km pour atteindre les geysers. En effet, il se trouve que les pluies abondantes des jours précédents, on emportées une partie du chemin à la croisée de celui-ci et de la rivière. 

Lorsque nous arrivons à cet embranchement, nous constatons effectivement que le chemin à disparu. 5 ou 6 personnes des municipalités concernés travaillent à son rétablissement à la main sans autres outils que des barres à mines, des pioches et des pelles. Nous donnons un coup de main l'espace d'une demi heure mais face à l'ampleur de la tâche, notre guide nous propose de poursuivre à pied. S'il pensait pouvoir peut-être passer, je crois qu'il préfère ne pas prendre de risques avec son véhicule.

Nous partons donc tous les 6 mais rapidement, Marie-France et Jacqueline s'arrête au bout de seulement 20 m, ayant le souffle trop court. Nous nous rendrons compte après coup que nous sommes à 4200 mètres d'altitude, expliquant leur difficulté à respirer lors de l'effort. Elles insistent en revanche pour que nous continuions, nous attendant au véhicule. 

C'est donc tous les quatre, accompagné de notre guide que nous crapahutons sur la montagne, suivant le petit sentier qu'emprunte quelques vaches que nous croiserons un peu plus tard. Ce petit sentier, suis un petit canal. A priori celui-ci alimente un petit village situé à quelques kilomètres en contrebas. Nous avançons, croisons des vaches, observons un drôle d'insecte que Léa détecte la première alors que Nahèl ouvre le chemin avec notre guide. Nous sommes agréablement surpris par notre capacité pulmonaire à cette altitude et ce malgré la pente.

Finalement, nous distinguons un peu de fumée qui s'échappe de la terre. Préalablement nos narines sont envahis par une odeur de soufre caractéristique. Là aussi, nous n'arrivons pas à traverser la rivière, la quantité d'eau et le courant étant trop important. Notre guide nous fait donc grimper à flan de pâturage pour distinguer par le haut les fameux geysers. Rien d'impressionnant, seulement de la vapeur d'eau qui s'échappe de quelques failles en bord de rivière. En revanche nous avons fait près de 300 m de dénivelé nous retrouvant à près de 4500m d'alt. Nous avons la chance d'observer encore, de loin, des vols de Condors et un aigle nous fera la joie d'opérer quelques vols stationnaires au-dessus de nos têtes à seulement quelques mètres de nous. Mon Dieu que la nature est belle.

Nous redescendons et c'est deux bonnes heures et demi plus tard que nous retrouvons les Drôles de dames, allongées dans la benne du pick-up. En effet le guide ayant fermé le pick-up, elle n'avait d'autre choix pour se protéger du vent et de l'air frais que de s'installer à l'arrière de celui-ci. Quelle souplesse tout de même. Nous reprenons la route et c'est finalement vers 13h que nous arrivons au village. Une fois notre guide remercié et payé, nous nous installons dans un petit restaurant destiné à la population . Pour 3 francs 6 sous nous aurons droit à une soupe et un plat chaud ainsi qu'une boisson désaltérante, visiblement à base de clou de girofle . 

Nous décidons de reprendre les véhicules afin de nous diriger sur le village de Yanke. À notre arrivée sur la place, nous proposons aux tantes de les installer dans l'hôtel trois étoiles situé à l'entrée de la ville. Il est évident que la nuitée est un peu plus cher, mais l'hôtel constitué de multiples petites maisonnées est vraiment très sympathique et le gérant accepte que nous garions le camion dans la cour située devant. Etant donné que nous sommes le weekend, nous convenons de rester jusqu'à lundi ici afin de prendre contact avec l'ambassade de France pour en savoir plus.

Une fois installé, nous retournons sur la place du village pour aller se boire un Pisco sour dans le café. À notre retour à l'hôtel, nous avons la joie de nous retrouver nez à nez avec le camping-car des au fil du vent . Ceux-ci viennent d'arriver dans le Canyon. Nous discutons un moment dehors tous ensemble, puis les tantes regagnent leur chambre. Nous finissons avec Clotilde et Augustin dans notre camion afin de boire une bière ou deux. Nul doute que nous les recroiseront un peu plus tard.😜