Aujourd'hui c'est carnaval. On se lève donc sans trop tarder. Le réveil est mis à 7h mais on ne se lève pas avant 7h45. Léa a beaucoup de mal à émerger. Tout ca pour aller voir un carnaval et risquer de se faire mouiller, non décidément elle n'en voit pas trop l'intérêt ce matin.

Une fois le petit déjeuner mangé et les chiens sorties, nous filons directement à travers la rue des couturiers et des cordonniers pour retrouver le carrefour où se situe nos places dans les gradins.

Finalement, le choix de notre emplacement est judicieux car en moins de 15min nous sommes arrivé et du camion on n'entends pas les fanfares qui défilent. À notre arrivée, le défilé a déjà commencé et ce malgré la faible affluence. On pourrait se ch ompter sur les gradins. Pourtant le spectacle est déjà saisissant de beauté et de recherche dans les parures et autres apparats de fête arborés fièrement. 

Le carnaval d'Oruro est un mélange de traditions religieuses espagnoles et indigènes. Pendant le carnaval, la Vierge de Socavón est vénérée. Des dizaines de groupes avec des milliers de danseurs, musiciens et artistes défilent au rythme de danses typiques telles que: les diaboliques , les morenada, les caporales , les suri sicuris, les waka waka, entre autres. Le défilé est diffusé dans tout le pays à la télévision en Bolivie. On s'en rends compte avec les multiples caméras vu et les micros que certains perchistes tiennent en suivant la procession. 

Nous découvrons ainsi tout au long de la journée des danses dont les plus typiques du carnaval d'Oruro sont les soi-disant Diabladas (l'une des danses les plus représentatives)."Son sens vient d'un mélange de traditions andines et catholiques où le sens de la danse est une représentation de la lutte entre le bien et le mal, dans laquelle le bien finit par triompher. Il y a des costumes colorés et des masques de diable pour hommes et femmes. Menés par l'archange Gabriel, ils symbolisent avec leurs danses la sortie des enfers vers l'épreuve. "

Nous restons ainsi jusqu'à 12h sans avoir trop de gens autour de nous. Puis finalement, la foule arrive et nous nous rendons compte de la masse populaire qui envahit les gradins. Nous avons lu qu'il pouvait y avoir de 300000 à 500000 personnes pour venir observer, encourager et célébrer les 35000 à 50000 danseurs et musiciens. Les vendeurs de confiseries, de soda, de plat préparé (à base de poulet, riz, maïs) se ruent parfois jusqu'à se retrouver entre les barrières et les danseurs qui défilent. Une journée où l'on aura l'impression de ne faire que manger. Le matin, alors que je me suis apporté quelques bières dans le sac, je me fais remarqué, ainsi que l'ancien devant moi, par un policier car nous buvons une bière. L'ancien fait de la résistance et j'en fais de même finissant notre breuvage sous les yeux du policier qui n'arrive pas à escalader la barrière qui le sépare de nous. Je lui dirai même que ce que je bois n'est pas une Cerveza, car il ne connaît pas la marque étant une bière Chilienne. On m'apprends ensuite que la conso d'alcool est interdite sur le parcours toute la journée, jusqu'à 19h. Après 16h,les gradins sont plein et c'est tout une économie autour de ça qui se met en place. Sous les gradins, des femmes(majoritairement) proposent dans leur sceau des bières refroidis à l'aide de glaçons. Les gens les interpelle par dessous et boivent ensuite leur bière, à peine caché des forces de l'ordre pourtant pas très loin de notre gradin.

Pour sortir du gradin, ce n'est pas chose aisé. Chaque centimètre carré à été vendu et nulle allée n'existe pour monter ou descendre des gradins. À l'arrière, une échelle en bois permet d'accéder au haut de la tribune et ensuite il te faut marcher littéralement sur les autres pour accéder à ton siège (ton bout de planche). Comme il n'y a pas de garde corps derrière les pieds, nous pouvons également glisser (n'étant qu'au 3ème rangs) pour atterrir sous les gradins. Cela me permet notamment d'aller fumer ma clope tranquille, d'accompagner les petits aux WC etc...

Les petits jouent tantôt sous le gradins, tantôt profitent du spectacle. Parfois entre deux troupes, 3 ou 4 min se succèdent. L'occasion pour les enfants d'envahir la rue et de s'asperger de mousse avec des bombes aérosols vendues pour l'occasion. Une dame assise à côté de nous en donnera une à Nahèl puis finalement à Léa, avant que nous finissions par en acheter également. Si Léa n'était pas très chaude à l'idée d'être humide, elle se laissera finalement aller et jouera un long moment avec son frère à s'asperger avec un enfant sous les gradins. Celui-ci, visiblement ramasse les canettes et autres bombes aérosols en aluminum pour je l'imagine les revendre ensuite. Mais il n'en oublie pas moins de s'amuser et à lui même une bombe ou deux pour répliquer et même venir chercher Léa et Nahèl.

Finalement, vers 18h, Elo et les petits saturent. Il faut dire que tout aussi magnifique soient ils, les costumes et les rythmes sont souvent redondant ou similaires. De plus, cela fait pas loin de 10h que nous sommes assis sur des planches de bois, (même si nous avions prévu nos petits coussins) serrés comme on ne peut l'imaginer, même au stade tu ne l'es pas autant.

Sur le chemin du retour, je fais la connaissance de 2 voyageurs Chilien et Péruvien qui vivent en toile de tente et vendent quelques objets artisanaux pour vivre. Il me trouve un peu de tabac à rouler comme je l'aime pour un bon prix. Bien content, cela faisait un moment que je ne fumais plus que des blondes. Au camion, les petits ont pris leur douche et son près à aller au pieu des souvenirs plein la tête. Au final, une très bonne journée à la découverte du 2eme plus grand carnaval d'Amérique du Sud, dans la convivialité et la ferveur populaire. 😜