Comme d'hab levé, pti dej... Ho la la, la routine même en voyage !

Aujourd'hui, c'est décidé, nous partons pour passer la frontière, direction l'Argentine, et précisément Uspallata.

Sortie de Santiago assez rapide, quelle surprise.

Au bout d'une quarantaine de kilomètres, une forte odeur de produit chimique fondue (matière du bouchon confectionné pour réparer notre fuite initiale sur le vase d'expansion) émane du camion alors que celui-ci est monté à 80°.

La fissure initiale se trouve au fond d'un orifice présent d'origine sur le vase, d'où l'idée du mécano d'y faire remplir de "je ne sais quoi", qui une fois refroidis, durcis. Mais si ça ne tiens pas le chaud.?!

La route monte faisant naturellement chauffer le camion. Mais la réparation faite par le mécano, ne tiens pas la chaleur. Aussi, dès que le camion monte à 80° pendant plusieurs minutes,ce qu'il fait uniquement dans les montés sans fin ou très raides, la réparation du mec fond littéralement. D'avoir fait moi même le MC Gyver l'autre fois avant les thermes, nous aura permis de tenir le temps que Léna soit avec nous et c'est déjà pas mal. Nous nous arrêtons pour refroidir un peu, puis nous continuons avec beaucoup d'optimisme.

La route est une 2x2 voies et continue de manière plus plane. Le camion ne dépasse donc pas les 70°. Nous attaquons finalement la dernière partie du trajet. Ça grimpe sévère. Mais les semi-remorques devant moi roulent à 20 ou 30 km/h, aussi, le camion ne force pas tant. Mais un changement de régime moteur, lié à la circulation devant moi, fini par faire monter le moteur à 80°, entraînant la rupture de la réparation après quelques minutes. Nous sommes au pied des mythiques virages du Paseo del Libertador et on s'arrêtent avant que le moteur ne chauffe. Le col est à 3300m d'altitude et marque la frontière entre le Chili et l'Argentine.

Arrêt dans un renforcement et démontage du vase. Cette fois, je sors le bouchon, que je suspect être en résine pour fibre de verre et l'entoure de bande caoutchouc imperméable et résistante à la chaleur. Je remplis de Fastix (colle-joint résistante haute température) et fini une fois remis en place par un bon platra de Sika et une pastille de caoutchouc d'une épaisseur de 2 cm. Et inchallah...

Elo profite de ce temps de pause pour faire école. Après une bonne heure sur le bas côté, on attaque l'ascension. Cela tiens et nous passons les vertigineux virages avec succès. Près de 30 kms plus loin, la frontière se dresse finalement devant nous. Celle-ci est un peu particulière car outre le fait qu'il n'y est qu'un poste frontière pour les deux pays, et non un en amont et un en aval, les poids lourds ne s'y arrêtent pas. Apparement, cela se passe plus bas pour eux. Aussi, le poste frontière est légèrement décalé du bord de route. Un peu plus et on le loupait. Marche arrière.

Au poste frontière pas de problème,si ce n'est nos bananes et nos pommes qui nous sont confisquées, règles phytosanitaires obligent. Le douanier, qui parle français, se fait même reprendre par un de ses collègues car il a laissé Elo et les petits manger un fruit sur place. Vraiment bizarre, comme la viande qui ne passe que si elle est congelée. Sinon, c'est poubelle. Bref.

Une fois passée la frontière, nous poursuivons dans un paysage de plus en plus beau. Si ce côté là est moins vertigineux, il est sans aucun doute beaucoup plus beau. Les montagnes se parent de couleurs chaudes, telles le rouge, le orange mais aussi le jaune et de couleurs plus froides avec des teintes grisâtres foncés ou clairs. Cela émerveille les yeux de tous dans le camion.

Nous arrivons finalement sur Uspallata, que nous connaissons de notre précédent voyage ici, en 2013.

On se trouve un coin à l'extérieur du village, sur le parking de ce qui s'avérera être un musée. La vue est spectaculaire. Nous sommes au sein d'une vallée, plutôt verdoyante notamment grâce à ses peupliers immenses et entourés de montagnes aux multiples couleurs. Le ciel est parsemé de nuages, qui associés aux reflets orangés et jaunâtres du couché de soleil derrière la montagne, en font l'un des plus beaux que nous ayons vu à ce jour au cœur de l'aventure. Une bonne entrée en la matière, pour cette région que nous avions hâte de reparcourir. 😜