La nuit fut agréable pour les uns et les autres, malgré la circulation sur la nationale aux abords du "camping". Pour autant réveil en douceur. Aujourd'hui l'objectif de la journée ce trouve à tout peine 150km.

Nous espérons visiter les ruines Jésuites de San Ignacio. Lors de notre précédent séjour, en 2013, nous n'avions pu les faire, fautes de temps et pourtant elles méritent le détour.

En effet, au delà des ruines en elles mêmes, elles sont le témoignage d'une utopie qui perdura pendant plus de 150 ans. Et s'il leur fallait se convertir au christiannisme, les populations Guarani, autochtones de la région, se voyaient offrir protections et armes face aux nombreux raides organisés par les portugais alors esclavagistes.

Véritable état dans l'état (la region étant alors sous l'emprise de la couronne espagnole), la présence même des colons y était interdite, les missionnaires organisant une société que l'on pourrait qualifier de "communiste-chrétienne" .

Toute la vie de la mission était régit par des règles très avant gardiste pour l'époque. Journée de travail de 6h , (contre 12 à 14h en Europe au même moment), vie culturelle très riche et variée. En outre chacun possédait un lopin de terre mais tous les travaux, les récoltes, et l'argent issu des ventes d'objets artisanaux et de l'herbe à maté était répartie équitablement en fonction de la taille du foyer. Pas de pauvreté. Services publiques gratuits, tels l'éducation et la santé. Il s'agit d'ailleurs de la première civilisation entièrement alphabetisée. Respect de la langue guarani, et d'un nombre conséquent de traditions. Chaque mission pouvait accueillir de 4000 à 7500 âmes pour les plus grandes. Enfin un embryon de democratie avec l'élection des principaux chefs des secteurs professionnels et politiques. Et tous ceci au 16ème et 17ème siècle.

Sur la route, nous menant à San Ignacio, nous percevons la végétation sub-tropicale qui se fait plus présente encore. Dense et anarchique. Le climat est plus chaud et humide également.

On se fait arrêter sur la route par un policier. Ils sont pléthores en Argentine, dans des guérites sur le bord des routes ou avec leurs jumelles. Il nous demande très amicalement d'où nous venons et nous fait allumer nos phares car ici c'est obligatoire. Un gentil sourire et nous repartons. Nous n'avons toujours pas retiré de pesos et le péage routier nous le rappelle. Ouf, nous trouvons les 24 pesos réclamés mais nous n'aurons pas de quoi payer le suivant, s'il y en a un autre.

Nous nous arrêtons donc dans une station, en profitons pour faire le plein et demandons gentillement au pompiste de nous faire de la monnaie avec la CB, ce dernier nous ayant préalablement confirmé la présence d'un autre péage sur notre route. Il accepte et nous gonfle la note de 100 pesos afin de nous les rendrent en billets.

Arriver à San Ignacio pendant le temps de midi. Passage par la banque. Une queue constituée de 15 personnes se massent devant les distributeurs. Nous prenons notre mal en patience. Nous sommes obligés de retirer en 3 fois pour avoir 12000 pesos et le distributeur ne nous donnent en plus que des coupures de 100. On se retrouve donc avec une liasse de billet impressionnante. Ce qui est tout aussi impressionnant c'est les frais de la banque sur place. 455 pesos par retrait de 4000,la banque limitant les retrait à cette somme. Pas content.

Direction ensuite la laverie. Pas de chance elle est fermée, on y reviendra plus tard.

On se gare à proximité de la mission de San Ignacio mini, et mangeons un morceau. Il fait chaud, plus de 25° c'est sûr.

15h déjà, nous faisons alors la visite des ruines. Effectivement, ce sont des ruines. Mais la conservation de certaines pièces d'art, au musée, nous laisse entrevoir le savoir faire de ce peuple. De plus, l'organisation et l'agencement des bâtiments est très clair et l'église conserve une grande partie de ces 4 murs ainsi que son porche d'entrée magnifique. Des gardes corps ont été remontés après avoir été déterré ainsi qu'une partie des habitations. Le site fut restauré en grande partie dans les années 40 et est classé au patrimoine mondiale de l'UNESCO.

Les enfants, eux, jouent au milieu de ce dédale de végétation et de ruelles enherbées, faisant rires certains visiteurs avec leurs pistolets en racines et autres bouts de bois glanés sur le chemin.

Après la visite, la laverie. Pas de chance toujours fermée. On n'est pas à court de fringue, mais le linge sale commence à prendre de la place.

Après réflexion et au vu des choix qui s'offraient à nous en terme de lieu où se poser, on décide de ne pas rester ici et de filer direction Puerto Iguazu, à 200km plus au Nord. Là, nous attendent les formidables chutes d'Iguazu. De plus, on connaît le village, pour avoir fait les chutes en 2013, et on se dit que l'on trouvera sûrement de quoi se poser quelques jours.

On s'arrête à 40km de San Ignacio, dans une station service une fois n'est pas coutume. L'avantage, le Wi-Fi nous permet d'appeler en vidéo nos mamans respectivent, sans oublier mon papa.

Petite soirée jeux de société, dîner, un petit "c'est pas sorcier" sur les crocos, faisant le lien avec les Caïmans vu les jours précédent et lecture.

Demain si tout va bien, nous serons à Iguazu... 😜