Levé vers 8h30. Je vais chercher de quoi petit déjeuner. Pas facile ici de trouver du pain. Je fais plusieurs petit mercado en vain. Finalement, je trouve quelques céréales pour les enfants. Ça fera l'affaire. Je les laisse au passage et continue mon exploration. Je passe dans le marché central. Celui-ci, couvert, recèle de nombreux stands organisés par type de produits. D'un côté les légumes et les fruits, la quincaillerie à un endroit, de l'autre les jouets ou encore l'épicerie. Pas mieux de pain et pas de lait si ce n'est du lait en poudre instantané. Je fais le choix de ce lait à défaut de trouver du lait liquide. Mais toujours pas de pain.

Dans la rue et les ruelles qui jouxte ce grand mercado central, des sortent de cantines se succèdent. Les gens viennent prendre leur petit déjeuner sur des chaises plastiques dans une joyeuse cohue. Les plats semblent plutôt salés que sucrés. Un peu plus loin, c'est un petit stand dans la rue qui vends des sorte de chausson fourré, type empanadas, que jeune comme vieux, viennent manger en coup de vent s'asseyant sur de petits tabourets plastiques.

Finalement, je trouve une femme qui vend du pain sur le trottoir. 5 bolivianos le gros sachet. Je retourne donc au camion et nous passons à table pour le petit déjeuner. Les enfants ont commencé à manger leurs céréales sans lait. Plutôt intrigué par ce lait en poudre. Un constat est sûr, ce n'est pas la gastronomie qui fera l'attrait de ce pays.

À 10h30, alors que les enfants font école avec Elo, qui a hâte qu'ils reprennent au sein de l'institution française, je pars chercher les lunettes et le dragon que Nahèl a laissé dans le 4x4 la veille. Je patiente près d'une heure devant l'agence, avant que l'une des deux associées se décide à me conduire à quelques rues chez Edgard, notre chauffeur de la veille. Je récupère enfin les affaires et retrour'e au camion.

On décolle ensuite vers 12h, direction Potosi à plus de 4000m d'altitude et à environ 200kms d' Uyuni . La ville, de plus de 100000 hab, la plus haute du monde. Saint Étienne et ses 500m, réputée être la ville, de plus de 100000hab, la plus haute d'Europe, fait donc bien pâle figure à comparé. 

La route grimpe d'emblée assez sec. Ensuite, nous sommes sur l'altiplano Bolivien. Quelques monté et descente de col mais rien de très impressionnant car nous restons toujours à plus de 3500m d'alt. Le camion se comporte correctement, bien qu'à ces altitudes là il n'est pas un foudre de guerre, mais ça roule. L'asphalte est excellent et surclassé de loin bon nombre de route Argentine ou Brésilienne. Pas de nid de poule ou d'autruche sur l'ensemble du parcours. Les paysages sont fait de montagnes à la végétation rase et plutôt épineuse pour ce qui est des arbustes. Les villages traversés sont plutôt fait de briques rouges et semble bien plus pauvres que ce l'on a rencontré jusqu'alors.

Nous arrivons sur Potosi en réserve. J'ai même rajouté par précaution, 5l de gasoil à 20kms de l'arrivée.

La première station que nous voyons est une YPFB. A priori, c'est une entreprise d'état. La pompiste est agréable comme une porte de prison et pas question de négocier le prix du gasoil. Elle veut donc appliquer le tarif international à 8,88 Bolivianos le litre au lieu des 3.72 Bol pour les nationaux. Je lui dit de mettre 15l sachant qu'elle me dit que plus loin, une station privée pratique le "sans facture" . Mais elle y met tellement du sien que l'ordinateur ne veut pas prendre en compte ma plaque d'immatriculation et nous repartons sans avoir un litre supplémentaire. Nous faisons donc 6kms en entrant dans la ville, pour trouver une nouvelle station.

La ville est construite sur des collines qui grimpent en pentes raides. Enfin, nous voyons l'autre station, une YPFB également. Malheureusement, elle est entrain de se faire ravitaillé. On nous indique une autre plus loin et plus haut. Nous finissons par nous retrouver en plein centre.

À la station, enfin, on m'indique que le prix sera de 8,88 bol. Pas le choix mais la machine encore une fois n'a pas de quoi prendre en compte ma plaque française. Malgré la présence d'un policier, plutôt curieux de notre voyage, la pompiste et sa collègue me propose le "sans facture" à 8 bol. Commence alors une âpre négociation, qui verra se mêler un autre de leur collègue. Je reste sur 6bol le litre et après qu'ils a me propose à 7 bol le litre , je fini par les faire rêver avec mes 140l à remplir et nous nous mettons d'accord sur 6,5 bol. 

Le système est bien rodé. Ils rentrent une plaque Bolivienne et font le plein à 3,72 Bol. 135l plus tard, le gars prend ça calculatrice et multiplie les 135l par les 6.5bol convenues ensembles. Autant dire que la différence ira directement dans leurs poches. Un système gagnant-gagnant avec un peu de patience. Baloo, dont les croquettes ne lui conviennent guère, est pris d'une diarrhée fulgurante dans le camion. Ahhahahha merde. Nettoyage express à la station. 

On situe un spot sur l'application et nous voilà partie à l'assaut des rues de Potosi. Grand mal nous en a pris. Les rues montent et descendent et se resserrent. De plus, des groupes de jeunes fête le pré-carnaval. Nous nous retrouvons dans des rues d'une étroitesse incroyable. La encore, heureusement que nous ne sommes pas en camping car traditionnel. Notre excellent rayon de braquage et notre faible largeur nous permette de circuler, non sans éroder quelque peu notre patience, déjà entamé par la faim qui nous guette. Il faut dire qu'il est déjà 16h passé et que l'on a pas mangé le repas de midi. Finalement, avec en plus les manifestations carnavalesques, nous renonçons à nous poser en ville. Nous aurons tout de même vue le centre historique en camion, chose qu'aucune autre famille n'aura fait de la sorte. Et contrairement à ce que l'on nous avait dit, le centre de Potosi est plutôt beau.

Une fois sortie de ce dédales de ruelles, nous parvenons à trouver la route qui part direction Sucre. Celle-ci longe la montagne qui abrite les fameuses mines de Potosi. Autrefois riche en Argent, elle fut au cours du 16 et 17ème siècles, le siège de la richesse de la couronne espagnole. Des millions de mort à son actif, elle reste malgré l'épuisement du filon d'argent, exploitée par une 30ene de coopérative de mineur, qui s'auto-exploite aujourd'hui en extrayant l'étain, largement subventionné par l'état. S'il est possible de visiter cette ensemble, en accompagnant les mineurs dans ce gruyère géant, nous ne pouvons le faire avec les enfants, bien que nombre de petits Boliviens de 12 ans et plus y travaille dans des conditions dignent de Germinal. De plus, la question se pose toujours quand au voyeurisme de la misère que suggère une telle visite.

On passe donc à ses pieds et continuons sur la route qui passe au dessus de la ville. Tout le long du bord de la route sur près de 5kms, des madriers en bois, que l'on devine devoir servir à soutenir les galeries mais également des échoppes de soudeurs. Ceux-ci fabriquent et restaurent, les petits chariots qui descendent et remontent du fond de la mines à la force des bras. Ambiance particulière donc.

Nous sortons finalement de la ville. Un petit poste à péage, nous demande 9 bol pour aller jusqu'à Sucre. Avec le ticket, nous ne payerons normalement pas les suivants. Un policier dans sa guérit me demande mon permis. On nous a prévenu que nombre d'entre eux sont corrompus et réclame une obole. Pas celui-ci, malgré les apparences et face à toute la documentation, il nous laisse passé avec un bon mot pour nous.

Après 30kms, on se pose aux abords d'un petit village, sur le "parking" jouxtant un stade de foot rural flambant neuf et tout en synthétique.

Petite soirée tranquillou, agrémentée par un orage. Demain, nous rejoindrons Sucre, le joyau architectural colonial de la Bolivie et capitale administrative du pays à 140kms de là. 😜