On ne sais pas si c'est l'altitude, mais ce matin tout le monde se réveille aux alentours de 10h. N'ayant pas de café, je laisse Élodie et les enfants au camion commencer le petit déjeuner, pour aller chercher mon breuvage. Les rues de Humahuca ne sont pas asphaltées et ne sont pas quadriller, perpendiculairement et parallèlement, comme la majeure partie des villes ou villages rencontrés jusqu'alors. Je finis tout de même par tomber sur un petit kiosque ouvert.

Sur le chemin du retour, je commence une conversation vidéo avec Steph. Finalement pendant plus de 2h, nous discutons de tout et de rien, prenant des nouvelles de nombre de personne, a commencé par lui et sa petite famille qui s'est agrandie il y a maintenant 4 mois. Nous ne sommes pas du tout téléphone, nous sommes à chaque fois surpris de voir la durée des appels vidéos lorsque nous appelons amis ou famille.

Finalement, en début d'après-midi nous finissons par décoller en direction de la Montagne des 14 couleurs. La piste au départ du village est plutôt en bon état. De nombreuses voitures l'emprunte essaie donc de nombreuses voiture que je laisserai passer devant nous. En effet, nous commençons à connaître le camion dans ces cols. L'expérience nous montre, que nous devons les gravir un régime moteur compris entre 2000 et 2500 tours minute. En dessous, le ventilateur ne tourne pas assez vite et la température avoisine les 90 degrés, au-dessus le moteur gueule un peu trop et amène la température de ce dernier aux alentours également des 90 degrés alors contre les deux la température oscille entre 70 et 80 degrés. Ceci nous amène donc à gravir les 25 km de côte aux alentours de 20 à 25 km heure. Cela ne nous dérange guère , car cela nous permet d'admirer le paysage avec la sérénité d'arriver en haut sans surchauffe. De plus, entre la piste et les virages il n'est pas bien possible de rouler beaucoup plus vite. À cette allure là et avec le régime moteur le camion ne fume pas bien plus que ça. En revanche , lors des reprises un épais panache de fumée noire s'échappe de l'échappement, résultat d'une combustion non optimale lié au manque d'air passé les 3500 m. La route est juste magnifique, et lorsque nous avoisinons les 4000 mètres nous prenons avec élo des feuilles de coca acheter sur la place du village. Je les prends en prévention alors qu'Élodie, elle , commence à sentir les méfaits de l'altitude. Pour les petits tout va bien. Nous apercevons nos premières vigognes. Ressemblant aux guanacos et au lama, la vigogne ce veux plus fine notamment au niveau de sa tête. Comme son cousin le guanaco c'est une espèce sauvage, contrairement au lama qui est une espèce domestique. Nous sommes également surpris de trouver à cette altitude quelques vaches qui ruminent.

À 4200 mètres d'altitude, il nous faut payer un droit de passage pour accéder au mirador. Seulement 80 pesos pour tout le monde, celui-ci paraît dérisoire. Nous arrivons finalement au mirador, situé à exactement 4350 mètres d'altitude. On avait pu lire, ou entendre que le site pouvait être surchargé de touristes. Jusqu'à 500 personnes nous avait-on dit. Heureusement aujourd'hui c'est loin d'être le cas, seulement une cinquantaine de personnes s'y trouve.

Nous nous garons en face de la montagne et descendons du camion afin d'admirer la vue. Les petits ne sont pas affectés par l'altitude, jouant presque comme si de rien n'était. Nous sommes même obligé de les calmer un peu par peur qu'ils ne sentent pas venir un éventuel malaise. Une ambulance est d'ailleurs présente sur le site. Nous, nous gardons bien les feuilles de coca en bouche et prenons le temps de parcourir de faibles distances.

La formation géologique qui se trouve devant nous, nous laisse scotché. Nous avons l'impression que Dame Nature a réalisé un véritable tableau avec de la peinture. Malheureusement, ou heureusement, nul photo ne pourra rendre compte de ce phénomène. Extrêmement spectaculaire. Si nous avons du mal à comptabiliser exactement le nombre de couleur, peut-être plus peut-être moins , nous n'avons en revanche aucun mal à prendre le temps de la contemplation. Nous achetons une traditionnelle tortillas en guise de repas et de goûter et nous installons sur un petit muret face au spectacle. Les enfants continuent de jouer avec des cailloux comme si l'altitude n'avait aucun impact sur eux. Nous avons essayé, de nous approcher au plus près par un petit chemin descendants, mais Elo ne se sent pas de le remonter ensuite ayant le souffle court. Nous préférons ne pas trop brusquer notre organisme et restons sur le mirador.

La descente ne se fait pas beaucoup plus vite que la montée afin de ne pas faire chauffer les freins. Nous prenons le temps de nous arrêter à un point de vue, le temps de la photo. Finalement en fin d'après-midi, nous sommes redescendu à hauteur du village. Après quelques interrogations, nous décidons d'entamer la redescente en direction de Salta. En effet nous devons repasser dans cette ville à plus de 200 km au sud, afin d'obtenir non seulement le certificat du vétérinaire mais surtout le certificat de la Senasa, dans l'objectif de passer la frontière en fin de semaine prochaine.

C'est finalement jusqu'à Jujuy que nous roulons. On s'arrête aux alentours de 21h dans une station-service en marge de la ville. On espère que l'on va bien dormir car une semi-remorque frigo égarée sur le parking non loin de nous, faisant pas mal de bruit comme toutes bonnes semi-remorque frigo. 😜