On se lève et faisons traverser la route au camion pour nous garer devant le garage. Les petits déjeunent pendant que je soulève le capot. Un des ouvriers vient pour nous mettre un concentré de liquide de refroidissement dans l'eau du moteur. Pour se faire on purge l'air en dévissant la vis à l'emplacement du calorstat. Au moment de revisser, il ne trouve pas sa clé et ne s'en inquiète pas plus se servant de la mienne pour resserrer la vis.

Une fois tout remis en place nous payons notre facture, de seulement 2000 pesos, dont 800 de main d'œuvre le reste étant le liquide de refroidissement. Pas très cher donc.

Nous voilà partis en direction de la frontière située à 120 km plus au sud. Alors que mes yeux ne peuvent s'empêcher d'être rivés sur l'aiguille de chauffe, nous passons le col sans problème ainsi que les 80 premiers kilomètres. Alors que nous sommes en descente nous entendons un bruit. Nous continuons de rouler ne sachant d'où provenait ce bruit quand je remarque que le moteur monte en température alors même que nous sommes en descente. Arrivé sur le plat, je constate qu'il n'y a plus d'eau dans le vase d'expansion et lorsque je passe sous le camion je vois que le radiateur est percé en son centre. J'avoue perdre mon sang-froid et de jurer comme un charretier. Étant au milieu de rien un homme s'arrête et nous dit qu'il a une demeure non loin d'ici si nous avons besoin. J'avoue ne pas être très réceptif à ce moment-là constatant que ce qu'il y a fait un trou dans le radiateur est très certainement la clé perdue par le mécano et qu'il a dû laisser dans le moteur. Au même moment un gros poids lourd atelier, que nous avions déjà croisé en ville dans les jours précédent, s'arrête et 2 bon samaritains nous propose leur aide. Je ne comprends pas tout au début, ni Elo d'ailleurs, mais il s'avère que l'un d'entre eux est mécanicien pour les machines de travaux publics. Leur dépôt n'est situé qu'à 200 mètres. Nous y allons ensemble pensant que nous allions sortir le radiateur et ensuite qui nous conduirait en ville, mais finalement le mécano, Oscar, nous aide à faire une réparation nous permettant de reprendre la route moins d'une heure après notre déboire. Nous remercions chaleureusement Oscar et Julio, avec un peu de liquide et 2 bouteilles de vin et reprenons notre route pour atteindre la frontière 50 km plus loin.

La vallée que nous empruntons est magnifique, très minérale mais aux couleurs multiples. Du rouge du jaune du orange du gris, c'est toute une palette de couleurs que les roches aux alentours nous offre. Nous arrivons au premier poste frontière, l'Argentine, et ne restons que 10 min le temps des formalités administratives. Le poste frontière chilien se trouve après ce que 50 km . Entre 2 la montagne et la route qui la serpente. Nous montons à près de 2600 m d'altitude, mais le camion roule bien et ne chauffe pas.

Au poste frontière chilien, nous leur donnant les légumes que nous avions oublié dans le fond du frigo un bout de fromage bleu et malheureusement le paquet de croquettes des chiens encore rempli au tiers. Nous avouons avoir un peu de mal à expliquer aux enfants le principe de nous faire jeter les croquettes pour chien alors même que celles-ci sont vendues juste de l'autre côté de la frontière. Ces règles phytosanitaire nous échappent quelques peu, mais le camion roule et nous nous rapprochons de notre objectif. Nous redescendrons tout le col et finiront par arriver dans la plaine et à proximité de la ville de Talca.

Nous prenons l'auto-pista qui remontent au nord en direction de Santiago. Nous loupons la sortie pour notre spot en bord de rivière et nous posant finalement sur aire de repos. Première fois depuis notre arrivé en Amérique du Sud qu'il y a une aire pour camping-car avec robinet d'eau et évacuation pour eau grise. Sitôt poser un routier qui fait une breve pause, en profite pour nous tenir le crachoir quelques minutes.

Étant donné l'heure quelque peu tardive, nous choisissons de manger un casse-dalle dans le resto de la station-service. Plus que 250 km avant Santiago du Chili, et avec les péripéties des derniers jours nous ne prendrons pas de risque et les feront par l'autopista. 😜